Être Disciple sur la Voie est aussi être Artiste

Je vous propose un extrait de texte de Fabrice Midal de son livre "Risquer la Liberté". La Voie qu'il parcours est résolument tantrique, chaude et savoureuse. Etre Disciple, c'est aussi être dans l'instant présent par sa créativité. Celle qui vient de nul part. Une part de feeling en nous, Soi, qui s'exprime pour toucher le monde de manière instantanée et non réfléchie. Un artiste peu ce sentir inspirer par sa Muse. L'instant présent, peu nous faire voir le monde comme une Muse. Une Muse qui nous incite a Célébrer la Vie, dans l'instant présent.

Finesse, sensualité, romantisme, poésie, des qualités d’être avec le monde, de ce mouvoir dans le monde. Un Oui ici et maintenant chaud et chaleureux, souple et parfois non-convenus ...






" Le Japon a inventé un art pour faire un noeud, mettre des fleurs dans un vase, servir une tasse de thé. Suivons cet exemple, ne limitons pas l'art à l'exécution d'oeuvres rituelles -comme c'est le cas au tibet- ou la seule création de chefs d'oeuvre accomplis par un artiste unique et génial - selon l'idée romantique qui c'est dévellopé en Occident. L'art pourrait etre la célébration des moments de notre existence. La manière de mettre la table, de faire a manger, de nous habiller, de marcher, pourrait etre une manière de célébrer la vie : "l'art se définit come la capacité de voir le caractère unique de l'expérience quotidienne, écrit Chogyam Trungpa. Il se peut qu'on répète sans cesse les memes gestes -se brosser les dents, se peigner, préparer le diner- mais cette apparente répétition devient, jour après jour, quelque chose d'unique."

Rien n'est plus égarant que d'entendre en ces propos une volonté d'esthétiser la vie. Il s'agit d'un simple travail d'écoute et de souci de simplicité, pour essayer simplement d'etre soi.

Chercher a mettre la table de manière mécanique, mais en se donnat le droit d'explorer le jeu des formes et des couleurs peut transformer notre expérience. Nous pouvons faire d'un acte banal une sorte de rituel simple et poétique."



"[...] Mais Chogyam Trungpa y montre d'abord qu'aucun acte n'est étranger au champ de l'art. Ouvrir une porte, poser un vetement sur un cintre, allumer une cigarette, tout doit etre l'occasion de célébrer l'existence et peut répondre à une chorégraphie précise : "l'art dans la vie quotidienne, cela concerne l'organisation de la famille, les objets dans la maison, la façon de ranger vos vetements, toutes les choses ordinairement, considérées comme ennuyeuses et peu importantes. Nous pourrions commencer à apprécier que les choses prennent leur propre place, juste comme les quatres saisons. Rien n'est hors du champ de la poésie"

Sujet plus haut, posté a 23h11 le 11/11/11

Ton post me parle énormément Kenzo.
Je ressentais ce que tu décris là, depuis le début de mon cheminement, mais sans savoir vraiment quel "nom" donner à cette sensation.
Jusqu'au jour où je me suis renseignée sur les toltèques, car je pratiquais le chamanisme toltèque, et où j'ai découvert que les toltèques étaient décrits comme des Artistes.
Je me suis rendue compte que j'avais emprunté un chemin sans même le savoir au départ qui m'amenait vers l'Art.

Et je suis complètement d'accord qu'il ne s'agit pas d'esthétiser la vie, c'est à mon sens une recherche de présence et de faire corps avec ce qui est, tout en en étant pleinement partie prenante.

Une belle idée et une voie très douce à suivre. Je m'y mets dès aujourd'hui.

Cela me rappelle ce principe Zen : "Accomplissez chaque tâche, effectuez chaque geste, comme si vous ne saviez rien faire d'autre", qui rejoint le moment présent cher à Eckhart Tolle.

Merci !


Marylo

coucou

moi aussi j'aime bien cette idée que nous sommes tous des artistes mais que nous ne nous en rendons pas compte et que cette forme d'art comme tu dis Maïna c'est cette présence; cette attention que l'on porte à soi et à l'espace; un peu magnifier l'existence ou l'art de vivre..

les exemples pris Kenzo me parle bien; quand j'étais petite; je considérais ma chambre un peu comme mon univers et donc tout l'espace était propice à une certaine mise en scène; les bibelos d'une étagère représentait un monde; une scène, mon armoire c'était l'arc en ciel; je rangeais mes vêtements du plus sombre au plus clair enfin comme l'arc en ciel; et j'ouvrais souvent mon armoire pour la contempler; ça me ravissait! et puis plus communément j'essayais de faire les gestes avec le plus de grâce possible; enfin je me surprenais à m'essayer d'éxecuter du mieux possible un geste comme si je me voyais faire; d'ailleurs ça pourrait rejoindre une certaine forme de perfectionnisme; c'est un peu comme si j'essayais d'aller au fond du geste; le plus attentionnée possible dans le sens douceur, plaisir et présence c'est pas trop comment le dire mais c'était assez magique en fait oui une sorte d'immersion dans le mouvement; comme en magie lors d'un rituel; être consciencieux en fait; d'ailleurs j'avais jamais tilté sur ce mot; consciencieux!...whaouu!!

Je pense que je pratique également une forme d'art dans les gestes quotidiens. D'ailleurs Lamdi qui était chez moi l'autre jour s'en est aperçu.

Ma façon de pratiquer cela, c'est de faire s'enchaîner les gestes avec une très grande fluidité et en essayant de maîtriser chaque geste et leur enchaînement au maximum. L'effet visible que ça donne, c'est que les gestes s'enchaînent très rapidement, sans aucune hésitation. C'est ma façon d'avoir cette pratique hein, j'imagine que chez d'autres au contraire ça peut se faire dans la lenteur et la douceur.

J'étais en train de préparer du café quand il m'a fait la remarque que j'allais très vite, et j'ai pris conscience (mais ne l'ai pas dit) que j'étais justement en train de m'adonner à cette "pratique", qui est devenue naturelle chez moi.

C'est très agréable de sentir les gestes qui s'enchaînent ainsi avec une grande fluidité et presque de la grâce, parfois...

pratique similaire chez moi
Une sorte d'"exercice" rapide et fluide qui est devenu un réflexe qui surgit dans le quotidien parfois sans que j'aie rien prémédité.
Quand je fais le ménage chez moi, tout d'un coup je me rends compte que j'ai la sensation de danser d'une pièce à l'autre, de l'extérieur ça donne la sensation que je suis "dispersée" parce que je ne fais pas les choses selon un ordre rationnel (telle pièce ensuite telle pièce etc...).
Je me laisse porter par mon mouvement, toute mon attention est focalisée sur nettoyer, ranger, mettre chaque chose à sa place.
Chaque mouvement a un sens, lié à l'efficacité et au plaisir en même temps, plaisir du geste, du corps, contact avec tout ce qui m'entoure.
J'ai jamais autant la sensation de faire corps avec ma maison que quand je suis dans cet état de fluidité jusque dans des tâches très banales et quotidiennes.

air a écrit:J'étais en train de préparer du café quand il m'a fait la remarque que j'allais très vite

J'avais lu ton post une première fois en diagonale, et j'ai cru que c'était le café qui t'avait parlé, et non Lamdi.

vui ce que vous racontez Air et Maïna; je le vivais quand je rangeais ma chambre ou une pièce; les gestes étaient comme une sorte de chorégraphie; tantôt ça allait super vite et tantôt super lentement enfin non c'est pas vraiment ça ça faisait comme dans matrix si si^^!! de l'extérieur j'allais vite et de l'intérieur c'était lent malheureusement ça fait un moment que ça ne me le fais plus; c'était une sorte de transe où je me voyais tantôt de l'extérieur; rapide et tantôt de l'intérieur; lentement

comment puis-je faire pour retrouver cet état? ou pourquoi ça ne me le fait plus?

en fait dans cette expérience c'est comme si j'étais déconnecté du mental ou alors que je ne faisais qu'un avec euh plutôt je ne me posais aucune question à savoir par ex qu'est-ce que je dois faire aprés ou poser cela etc... c'est comme si tout était une évidence un peu comme cette impression quand je regarde la télé et que quelqu'unparle; j'avais cette impression de savoir ce que la personne allait dire comme mot je me focalisais sur l'écoute enfait j'essaye de le faire en même temps et j'ai l'impression en fait de parler intérieurement en même temps que la personne?

anima a écrit:

comment puis-je faire pour retrouver cet état? ou pourquoi ça ne me le fait plus?

Tu étais comme tu le dit dans ton univers ... loin des soucis, des cogitations, des tarabuscations du cerveau ...
Commencer par ce centrer sur le moment présent, puis effectuer en conscience les gestes. La grace vient avec la discipline, la répétition d'etre avec ce qui est en faisant.
Commencer aussi par ce qui nous procure plaisir et tendre vers plus vaste petit a petit.
Y'a tend a (ré)apprendre

Une amie un jour m'a posé les mots sur ce "phénomène" :
être en action sans limitation.

Lorsque je n'arrive plus à retrouver cet état, je me pose la question de la limitation, qu'est-ce qui me limite et m'empêche de retrouver cette fluidité.
En général effectivement c'est dans la sphère mentale, ou émotionnelle (mais les deux vont de pair bien souvent).
Et quand j'ai trouvé de quoi il s'agit, alors je l'intègre dans mon "action sans limitation", et je retrouve la fluidité

Je pense que c'est une question de connexion, avec les choses et avec l'instant présent.

Je vois très bien ce que tu veux dire pour la télévision anima (et pour le reste également), ça me le fait souvent et parfois je fais même peur à ma compagne tellement je suis capable d'anticiper

oui c'est ça je rentre dans mon univers; quand ça me le faisait c'est comme si y'avait un court-circuit avec pas la réalité mais du moins la vie ce qui prend la tête et paf j'étais dedans
mais comment ce centrer? Maïna quand tu dis que tu intègres c'est en quelquesorte ce qui te prend la tête que tu intègres dans cette fluidité? désolé pour ces questions tarabisorgniu

mais comment ce centrer?

Tu prends conscience de ton corps, chaque partie de ton corps. Tu écoutes ta respiration, puis tu regardes tout autour de toi chaque objet sans les décrire.

anima a écrit:oui c'est ça je rentre dans mon univers; quand ça me le faisait c'est comme si y'avait un court-circuit avec pas la réalité mais du moins la vie ce qui prend la tête et paf j'étais dedans
mais comment ce centrer? Maïna quand tu dis que tu intègres c'est en quelquesorte ce qui te prend la tête que tu intègres dans cette fluidité? désolé pour ces questions tarabisorgniu

oui c'est exactement ça.
Je ne rejette rien, je prend tout ce qui est, y compris mes pensées, y compris mon envie de ne plus penser, etc.... c'est une sorte de "force centripète" qui ramène à l'intérieur de soi, qui reconcentre l'énergie.

Je ne rejette rien, je prend tout ce qui est, y compris mes pensées, y compris mon envie de ne plus penser, etc.... c'est une sorte de "force centripète" qui ramène à l'intérieur de soi, qui reconcentre l'énergie.

C'est le principe de la méditation bouddhiste.
J'ai fais un sujet là dessus ic :
http://www.forumspirituel.fr/t44-comment-mediter?highlight=m%C3%A9diter

Décidément j'ai plus de points communs avec le Bouddhisme que je ne l'aurais crû...

C'est une façon non-dualiste d’être avec ce qui est, en conscience. On peut être triste par exemple mais unis a ce qui est, la tristesse tout d'abord puis émmerge le reste, sans que la tristesse ne soi refusée. La tristesse serait juste une couleur parmi la multitude de couleurs qui sont la présentement.

Ainsi, il n'y a rien a ajouter, il y a juste être la avec ce qui ce passe.

C'est une vrai dualité non-duelle, c'est a dire que nous sommes unis avec le présent tel qu'il est. C'est de l'acceptation pur, une forme de Paix en émmerge au delà de l'expérience. Un bambou dans le cycle des saisons ^^

Ce n'est pas propre au Bouddhisme. Je pense que c'est la méditation essentielle de toutes Traditions métaphysique et authentique.

Ce n'est pas propre au Bouddhisme. Je pense que c'est la méditation essentielle de toutes Traditions métaphysique et authentique.

Très juste.

Kenzo a écrit:c'est a dire que nous sommes unis avec le présent tel qu'il est. C'est de l'acceptation pur, une forme de Paix en émmerge au delà de l'expérience.

Super bien dit je trouve

oki je vois un petit peu merci pour les explications; vais faire un petit tour côté méditation