Petit poème mystique...

Dans le souffle, une voix murmure... dans le souffle, vent sans origine qui fait danser les voiles et les linceuls, une voix...

Arrêtant pour un temps sa danse, l'homme écoute sa musique... au milieu des notes et en elles, une voix chante : est-ce un homme? est-ce une femme? Quel est le timbre de cette voix?

Personne ne peut le dire, et seule la voix répond : ni homme, ni femme, ni même de voix.
Rien ne désigne ce que je suis. Simplement, tout ce qui peut être, je le suis, et tout ce qui est vient de moi.

Et toi, chercheur, tu perds ton temps à chercher dieu, je ne le suis pas.
Si tu me nommes dieu, alors tu cueilles une fleur dans un champ de fleurs en pensant avoir cueillit le champ, et tu l'admires, la respire, la possède. Tu deviens aveugle au mille et une formes qui t'entourent.

Le soir venu, ta fleur est fanée, et toi, tu es déçu, tu maudis le nom que tu m'as donné et tu cueilles une autre fleur et tu dis : "voici dieu, je sais maintenant."

Je suis le champ de fleurs, la terre qui les nourrit, le vent qui les agitent, la pluie qui les arrosent et aussi la nuit qui les referment. Je suis l'hiver qui rend la terre stérile et le printemps de la résurrection.
Et je suis...
L'homme, qui le front soucieux, cueille un bouquet de fleurs sauvages. Je suis la beauté et la laideur, l'absolu et le relatif. Je suis tout et plus encore...
Il n'y a que moi...

Alors, tu ne peux que me trouver! Ne me cherche plus... prend conscience de ma présence.

beaucoup d'enseignement dans ce poeme ; il contient la démarche fondamentale des voies ésoteriques monotheistes , de la multiplicité de la création à l'uncité du créateur

Coran (76 à 79) de la sourate 6 :
Lorsque la nuit l’enveloppa, il ( Abraham) vit une étoile et il dit « Voici mon Seigneur ! » Mais il dit, lorsqu’elle eut disparu « Je n aime pas ceux qui disparaissent. »

Lorsqu’il vit la lune qui se levait, il dit : « Voici mon Seigneur ! » Mais il dit, lorsqu elle eut disparu : « Si mon Seigneur ne me dirige pas, je serai au nombre des égarés. »

Lorsqu’il vit le soleil qui se levait, il dit : « Voici mon Seigneur ! C’est le plus grand ! » Mais il dit, lorsqu’il eut disparu : « Ô mon peuple ! Je désavoue ce que vous associez à Dieu. Je tourne mon visage, comme un vrai croyant, vers celui qui a créé les cieux et la terre. Je ne suis pas au nombre polythéistes. »

merci Cobra de Jade

C'était avec plaisir Tijani !

C'est marrant que tu aies choisi ce passage du Saint Coran pour illustrer ce poème, parce qu'il m'a également fait penser à cet épisode de la vie d'Abraham !

Merci