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De l'héliocentrisme du moi

3 participants

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De l'héliocentrisme du moi Empty De l'héliocentrisme du moi

Message par akhenaton7 Dim 5 Aoû 2012 - 1:36

De la psychologie des anciens par :
Ouspenky, Fragments d'un enseignement


« L'homme tel que nous le connaissons, l'homme-machine, l'homme qui ne peut pas « faire », l'homme avec qui et à travers qui « tout arrive », ne peut pas avoir un « Moi » permanent et unique. Son « moi » change aussi vite que ses pensées, ses sentiments, ses humeurs, et il fait une erreur profonde lorsqu'il se considère comme étant toujours une seule et même personne ; en réalité, il est toujours une personne différente, il n'est jamais celui qu'il était un moment plus tôt.

« L'homme n'a pas de « Moi » permanent et immuable. Chaque pensée, chaque humeur, chaque désir, chaque sensation dit « Moi ». Et chaque fois, on semble tenir pour assuré que ce « moi » appartient au Tout de l'homme, à l'homme entier, et qu'une pensée, un désir, une aversion sont l'expression de ce Tout. En fait, nulle preuve ne saurait être apportée à l'appui de cette affirmation. Chacune des pensées de l'homme, chacun de ses désirs se manifeste et vit d'une manière complètement indépendante et séparée de son Tout. Et le Tout de l'homme ne s'exprime jamais, pour cette simple raison qu'il n'existe pas comme tel, sauf physiquement comme une chose, et abstraitement comme un concept. L'homme n'a pas de « Moi » individuel. À sa place, il y a des centaines et des milliers de petits « moi » séparés, qui le plus souvent s'ignorent, n'entretiennent aucune relation, ou, au contraire, sont hostiles les uns aux autres, exclusifs et incompatibles. À chaque minute, à chaque moment, l'homme dit ou pense « Moi ». Et chaque fois son « moi » est différent. À l'instant c'était une pensée, maintenant c'est un désir, puis une sensation, puis une autre pensée, et ainsi de suite, sans fin. L'homme est une pluralité. Le nom de l'homme est légion.

« L'alternance des « moi » leurs luttes manifestes de tous les instants pour la suprématie, sont commandées par les influences extérieures accidentelles. La chaleur, le soleil, le beau temps, appellent aussitôt tout un groupe de « moi ». Le froid, le brouillard, la pluie, appellent un autre groupe de « moi », d'autres associations, d'autres sentiments, d'autres actions. [...]

« L'homme n'a pas d'individualité. Il n'a pas un grand « Moi » unique. L'homme est partagé en une multitude de petits « moi ». Mais chacun d'eux est capable de s'appeler lui-même du nom du Tout, d'agir au nom du Tout, de faire des promesses, de prendre des décisions, d'être d'accord ou de ne pas être d'accord avec ce qu'un autre « moi », ou le Tout aurait à faire. Cela explique pourquoi les gens prennent si souvent des décisions et les tiennent si rarement. Un homme décide de se lever tôt, en commençant dès le lendemain. Un « moi », ou un groupe de « moi » prend cette décision. Mais se lever est l'affaire d'un autre « moi », qui n'est pas du tout d'accord, et qui peut même ne pas avoir été mis au courant. Naturellement, l'homme n'en dormira pas moins le matin suivant et le soir il décidera à nouveau de se lever tôt. Cela peut entraîner des conséquences fort désagréables. Un petit « moi » accidentel peut faire une promesse, non pas à lui-même, mais à quelqu'un d'autre à un certain moment, simplement par vanité, ou pour s'amuser. Puis, il disparaît. Mais l'homme, c'est-à-dire l'ensemble des autres « moi », qui sont parfaitement innocents, devra payer toute sa vie pour cette plaisanterie. C'est la tragédie de l'être humain que n'importe quel petit « moi » ait ainsi le pouvoir de signer des traites, et que ce soit ensuite l'homme, c'est-à-dire le Tout, qui doive faire face. Des vies entières se passent ainsi, à acquitter des dettes contractées par des petits « moi » accidentels.

« Les enseignements occidentaux sont pleins d'allégories qui s'attachent à dépeindre, de ce point de vue, la nature de l'être humain. Selon l'un d'eux, l'homme est comparé à une maison sans Maître ni intendant, occupée par une multitude de serviteurs. Ceux-ci ont entièrement oublié leurs devoirs ; personne ne veut remplir sa tâche ; chacun s'efforce d'être le maître, ne serait-ce que pour une minute, et, dans cette sorte d'anarchie, la maison est menacée des plus graves dangers. La seule chance de salut est qu'un groupe de serviteurs plus sensés se réunissent et élisent un intendant temporaire, c'est-à-dire un député-intendant. Ce député-intendant peut alors mettre les autres serviteurs à leur place, et contraindre chacun d'eux à faire son travail : la cuisinière à la cuisine, le cocher à l'écurie, le jardinier au potager, et ainsi de suite. De cette façon, la « maison » peut être prête pour l'arrivée du véritable intendant, qui à son tour préparera l'arrivée du véritable Maître.

[...] et, comme vous le savez, cette idée apparaît aussi sous des formes variées, dans de nombreuses paroles des Évangiles.

« Mais l'homme comprendrait-il, même de la façon la plus claire, ses possibilités, cela ne saurait le faire progresser d'un pas vers leur réalisation. Pour être en mesure de réaliser ses possibilités, il doit avoir un très ardent désir de libération, il doit être prêt à tout sacrifier, à tout risquer pour sa libération ».

p. 104


Dernière édition par akhenaton7 le Mar 18 Sep 2012 - 10:50, édité 1 fois
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Message par rirrou Mar 14 Aoû 2012 - 13:20

bonjour, akhenaton7...
je trouve ce texte juste en beaucoup de points. néanmoins, ayant aussi lu et entendu nombreux passages sur le moi ou ce qu'il n'est pas, ce qui me taraudait davantage c'était: pourquoi nous apparait-il comme existant au quotidien? Smile
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Message par Invité Mar 14 Aoû 2012 - 14:16


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Dernière édition par Cyrille le Mar 18 Déc 2012 - 22:59, édité 1 fois

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Message par lounaaa Mar 14 Aoû 2012 - 14:36

Sage cyrille!

Donc oui nous somme un oignon en tant qu'individu, ce qui ne veut pas dire que nous n'existons pas, nous somme simplement l'Être qui experimente cet oignon
cheers
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Message par rirrou Mar 14 Aoû 2012 - 16:24

bonjour cyrille,
je pense qu'il y ne faut pas confondre: faire un amalgame entre l'ego et la nature ultime de l'être et, schizophrénie, c'est une voie express à mon sens un peu exagérée et surtout éronée à mon sens..
.
puis, il ne faut pas confondre vacuité avec nihilisme... à mon sens.

ego, donc, mot qui vient du grec qui veut dire le moi, l'image que l'on se fait de soi même qui peut selon les points de vues être vu comme un oignon, d'autres diront que c'est un centre avec ses périphéries... mais qu'est ce que cette "image" ? Smile
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Message par akhenaton7 Mar 18 Sep 2012 - 10:46

Le moi et le soi par:
Al'Zeituni, Journal ésotérique


Voilà des années, j’entendis parler d’une différence entre le moi et le Soi. Le moi était mon unique préoccupation, ma seule certitude et je ne parvenais pas à comprendre qu’il pût y avoir un Soi. Le Soi était, pour moi, une vue de l’esprit, une image, un mirage, un mot.

Toujours, pourtant, ce moi central me paraissait difficile à définir. J’entendais autour de moi dire "je suis comme ceci" ou "je suis comme cela". Mais comme le poète, le "je" me semblait bien confus et les attributs du "je", de simples adjectifs vides de sens, de simples valeurs sur une échelle commune permettant la comparaison matérielle des êtres entre eux.

Je souffris du gonflement du moi, je souffris de la passion drainée par le moi, de la prétention du moi, des affects du moi, des volontés de puissance du moi. Pourtant, si ce moi était dominant, le monde avait une influence sur les affects du moi, une relation directe. Le moi était une chose sensible au fait que le monde était comme il était et non comme j’aurais voulu qu’il soit.

Il y avait là quelque problème de fond. Comment pouvais-je souhaiter un monde différent, moi qui ne connaissais que celui-là ? Comment pouvais-je m’attendre à un autre comportement des hommes, moi qui ne les connaissais que peu ? Pourquoi la réalité telle qu’elle était me posait des problèmes alors que je ne pouvais pas la changer ? Pourquoi cette souffrance du moi était-elle consubstantielle de la passion du moi ? Etrangement, le moi souffrait tout en ne semblant pas être de la même nature que l’amour en moi.

L’amour ne faisait pas partie du moi, mais seuls des morceaux de tout ce qui n’était pas vraiment moi semblaient constituer le moi. Ce "moi", je le voyais chez les autres, comme un moi suffisant, prétentieux, en butée contre les réalités. Ce "moi" des autres était tissé de mensonges et ne voyait qu’avec des oeillères, à la fois ce qui était beau comme ce qui était laid. Je voyais des personnes aller faire soigner leur moi chez des médecins de l’âme, eux-mêmes malades de leur moi. Je me disais alors que je voyais la maladie de mon moi chez tout le monde.

Un jour, mon moi fut terriblement ébranlé par la perspective de sa propre destruction. J’eus à le reconstruire progressivement, et je m’aperçus qu’il était fait de bric et de broc, qu’il était sans doute plus important pour les autres que pour moi-même.

Puis Allah se révéla à moi, dans Sa lumière, me montrant la petitesse de mon "moi". Les effets de cette révélation n’ont de cesse de me surprendre, comme si chaque jour était une nouvelle découverte du monde.

Mon moi est toujours là, les autres peuvent toujours le percevoir, l’aimer ou le détester. Mais je ne permets qu’à de rares personnes de sentir mon contact intérieur avec le Soi qui est la chose la plus précieuse en moi. Souvent, mon moi s’emballe, comme dans le passé, il peste et argumente, tente de convaincre voire s’énerve, mais il ne fait que jouer son rôle, que jouer sa partie. Mon "moi" est la protection du Soi, c’est une armure dont les caractéristiques sont contingentes. Je pourrais avoir un autre "moi" pour protéger le même Soi, cela n’aurait que peu d’importance. D’où le fait que mon moi ait de moins en moins d’opinions.

La connexion au Soi est la substance de mon existence. Dès lors, je vois les personnes préoccupées par leur "moi" avec une lucidité étrange. Cela me rappelle avant. Je ne les juge pas, car la connexion au Soi est personnelle, intime, ce qui rendrait ce jugement absurde. Je vois que leur malheur est issu de leur obsession du moi, obsession consciente et inconsciente. Je remercie Allah de tout mon coeur pour sa lumière sur ma petitesse.

Le moi n’est qu’un voile que Rûmî disait d’écarter. Il ne s’agit pas de tuer son moi et de vivre en ermite dans quelque grotte perdue, non. Il s’agit de limiter son moi à ce qu’il sait faire. Il ne s’agit pas non plus, comme le prétendent certains, de se complaire dans la faiblesse du moi, car face aux agressions externes, le moi doit être fort pour protéger le Soi. Quelque part, la vérité est sans doute l’inverse de cette dernière phrase, car le contact avec le Soi est la plus grande force du moi.

A la lumière de cette séparation du moi et du Soi, les choses sont plus simples qu’avant, plus lumineuses, plus sensées, bien que leur sens ne réside pas que le sens de la raison. Le moi existe pour protéger le Soi, pour permettre cette avancée intérieure, pour aller vers le Soi, vers Lui. Le Soi irradie le moi et le fortifie, le décante, le purifie.

Les voiles sont les choses qui nous préoccupent, qui nous obsèdent. Il y a des voiles matériels, des voiles émotionnels, des voiles du moi, des voiles spirituels. Le chemin de la levée des voiles est paisible, sans précipitation, personnel. Il induit la paix intérieure. Il ne se soumet pas à une volonté intellectuelle, à un "plan" du moi, mais à un destin.

Souvent, derrière le mot de destin, les athées mettent la chance, les religieux mettent une représentation de Dieu. Tous voient le destin comme la succession des faits matériels autour d’eux. Le destin, ce n’est pas cela, pourtant, le destin est le chemin spirituel, guidé par les pas des prophètes et par Muhammad, le dernier d’entre eux.

Chacun a son destin spirituel, mais cette notion est tout sauf déterministe. Car le déterminisme est une notion intellectuelle et le destin est une notion spirituelle. Comme on ne peut pas dire que Dieu est là plutôt qu’ici, on ne peut inférer le destin spirituel. Il est à la fois "ouvert", car soumis au travail intérieur que l’homme peut faire ou qu’il peut ne pas faire, et "fermé", car balisé par des signes. Ces signes sont aussi des signes spirituels et non des signes matériels. Le destin et les signes, dans leur acceptation commune, ne sont qu’un souvenir, une simplification de leur sens réel, comme une langue qu’on parlerait encore mais dont on aurait perdu la grammaire, l’orthographe et l’essentiel du vocabulaire.

La voie passe par la reconnaissance du Soi, passe par le détachement du moi, passe par la prière intérieure continuelle. Mais l’homme reste dans le monde, actif. Son moi est actif pour combler ses nécessités matérielles ainsi que celles de ceux qui sont sous sa protection. Mais, si son moi oeuvre dans le monde matériel, son travail réel est spirituel.

Ce travail n’est jamais fini, n’est toujours qu’un début. Vivre la frontière du moi et du Soi est une expérience sensible personnelle que l’on ne peut qualifier. Elle n’est qu’une étape dans le long chemin des voiles, ces mêmes voiles qui, s’il on y prend garde, peuvent doucement retomber sur les vérités que nous avons découvertes.

Avec le Soi vient la certitude de la nécessité de l’intimité du Soi, de l’infinie préciosité du Soi, source de l’amour. Cela signifie que je ne montre la porte du Soi qu’à ceux qui ont le cœur de la voir. Les préoccupés du moi ne verront que mon moi.


Source

Paix.
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