Jupiter, Saturne, Uranus, généalogie d'une incarnation ?

Petite réflexion en comparant astrologie et mythologie.

En mythologie Uranus (Ouranos-"cielus") est le père de Saturne (Chronos) qui est lui même le père de Jupiter (Zeus).

Uranus est le ciel, il est né de l'éther et du jour (de la nuit dans certaines version) ce qui d'une certaine façon défini le premier horizon dans l'univers manifesté.
De son union avec la Terre (Tellus-Gaia) il aura les titans et Saturne-Chronos

Saturne-Chronos succède à son père et devient le roi des dieux du panthéon grec et romain. Le nom grec est riche d'enseignement (bien que non consensuel) car il induit la notion du temps et donc de l'univers manifesté qui se met en mouvement.

Jupiter-Zeus destitue son père et prend le titre de père des dieux (comme le suggère son nom romain ("ieus pater", ieus-zeus-théos). Dès lors Jupiter règne sans partage et prend aussi la paternité des hommes dont on le dit proche et protecteur.

Ce qui est intéressant c'est la transmission du pouvoir entre les trois, et cette dernière ce fait par la castration du père. En dehors de l'aspect imaginatif qui fait grimacer la gente masculine, la castration évoque l'infertilité et donc l'inertie, la fin de la création du concerné.

Uranus étant castré alors le ciel-horizon devient dès lors figé dans on essence et immuable, ce qui signifie que tous les concepts de la création de l'univers sont là à la manière d'un big bang primordial.
D'un point de vue humain cela correspondrait à la rencontre entre l'essence primordiale de l'être et la frontière de la manifestation.

Saturne étant castré alors le ciel-temps est lui aussi figé dans le sens où tout les cycles sont posées et imbriqués les uns dans les autres. Le temps est alors lourd de sa fatalité au sens de chaque cause précède une conséquence ce qui n'est pas sans rapport avec le karma pour l'être humain. On peut penser alors que dans la descente de l'incarnation l'essence primordiale de l'être se charge de son "historique" karmique.

Puis vient Jupiter le ciel-des-hommes, le seul a être fertile et donc le seul à offrir aux hommes un monde en mutation et en création constante.
Il est notre univers le seul dans lequel nous pouvons "créer". C'est assez intéressant pour l'homme si on se pose la question du pourquoi de l'incarnation.
Toutes les traditions parlent de notre essence divine parfaite en soi, et du karma auquel on ne peut pas vraiment échapper. Dès lors le seul univers dans lequel nous pouvons évoluer et donc modifier les 2 précédents et celui-ci, celui de Jupiter, le monde fertile et manifesté.

En astrologie Uranus est une planète transpersonnelle, sa révolution est de la taille d'une vie humaine, et en astronomie elle est invisible à l'oeil nu. ce qui signifie que son influence a peu de rapport avec le quotidien et la personnalité. Ses attributs sont liés à l'intuition, au génie et à l'éclair transformateur. Elle symbolise des énergies et des concepts qui sont en nous et dont la source prend naissance au delà de notre simple moi. On lui attribue un caractère électrique et révolutionnaire (lire re-évolutionnaire). Electrique comme l'intuition fulgurante qui peut mettre en route tout un tas de moteurs d'évolution ici dans l'incarnation. Ré-évolutionnaire parce que Uranus peut "brûler" assez facilement une forme qui ne sied plus au besoin de l'essence primordiale de l'être. Uranus peut être une chance d'ouvrir notre conscience à une parcelle de l'univers intuitif qui nous entoure.
Astronomiquement Uranus est la seule planète dont l'axe de rotation pointe vers le soleil, ce qui est une curiosité dans le sens ou c'est peut-être la seule planète qui ne s'offre pas au soleil dans sa totalité, le soleil étant l'archétype de la personnalité. Cela amplifie surement ce coté parfois un peu "violent" au sens ou l'énergie que représente Uranus n'est pas forcément soumise à la personnalité.
A noter qu'elle est la 3ème en taille du système solaire.

Saturne est la frontière des transpersonnelles et des personnelles mais on l'attache généralement à cette dernière ce qui correspond assez bien à sa visibilité à l'oeil nu, une vie humaine contient 2 à 3 révolution de saturne. En astrologie on l'associe à l'héritage du père (de l'éducation, de l'autorité, de la structure). Son autre nom est aussi "seigneur du karma". Son énergie est donc de nature structurelle et appelle une forme de confrontation consciente avec les souvenirs ou le passé qui nous a construit. Le père est symboliquement celui donne le cadre à l'enfant pour l'aider à se construire avant sa propre indépendance. Le seigneur karmique est celui qui a en charge nos "bagages" dans cette incarnation. Notre présent est un instant d'éternité juste après une tour de Babel d'identités et de personnalités. Saturne ne nous ancre pas dans le passé, car pour rappel il est infertile, le passé est donc ce qu'il est. Tout au contraire le seigneur du karma revient régulièrement pour nous en libérer. Son action est introspection, ralentissement, recul, et surtout prise de conscience des chaines karmiques qui nous empêche d'être.
Astronomiquement saturne est la seule planète dont la densité est inférieur à l'eau. Imaginez si un océan assez grand existait, elle flotterait. En astrologie l'eau symbolise les émotions, peut-être que cela signifie que si saturne n'est pas indifférent aux émotions, son message ne passe pas par elles.
C'est aussi la deuxième planète en taille du système solaire.

Jupiter est indéniablement une planète personnelle, visible a l'oeil et offrant la particularité d'avoir une révolution si proche de 12 ans. En astrologie elle est associée à la société, aux affaires, aux ambitions, aux carrières, aux accélération et à la chance. Ca parait si matérialiste comme ça mais en fait ça corrobore ou bien cela cache sa nature de monde manifesté. Jupiter c'est notre monde, notre environnement, notre manifestation. Il n'y a donc finalement rien d'étonnant à ce qu'elle soit rattaché à toutes ces choses qui ont une importance dans la construction environnementale de notre personnalité. Mais Jupiter a en elle quelque chose de plus important, la volonté de créer. Pas le créatif ( plutôt Venus), ni l'énergie (plutôt Mars) mais bien cette notion de pouvoir en soi issu de la volonté. Jupiter c'est la potentialité de créer dans le monde et de le régir. On pourrait presque dire "dieu est en toi" ou "ton monde est ce que tu en fais". C'est en fait un astre important que je trouve à ce moment même assez méconnu malgré sa si grande évidence. Il symbolise tout le pouvoir que nous avons pour agir sur les fruits spirituels de notre incarnation. et c'est dans le monde manifesté que cela se passe. Pas dans le monde causes à effet de Saturne, pas dans le monde des concept d'Uranus, mais bien ici dans le royaume des vivants.
La masse de Jupiter est supérieur à toute les autres planètes réunies, elle et son barycentre avec le soleil est hors du soleil. Le soleil (la personnalité) est certes le centre de notre système solaire, mais l'énergie de Jupiter nous apprend aussi à en sortir.
Elle est en taille al 1ère du système solaire.

J'attaque le mythologie grecque là mais je désespère d'approfondir comme tu le fait... Je vais essayer de m'inspirer de ton post dans ce sens la. Merci à toi Lolo!!

En fait pour la petite histoire, dans les origines de mon thème il y a deux planètes qui sont traitées "gravement" par les astrologues habituels.
Une conjonction soleil-pluton qui devrait faire de mois un personnage bien plus tourmenté, déviant et instable que je pense l'être et une opposition saturne-vénus qui forcément me rendrait malheureux définitif en amours.

Même si il y a une part réelle de ces concepts dans une interprétation, ma première réaction basique a été de ne pas accepter le coté négatif du vieux pluton et de l'ancêtre saturne.
De tous mes défauts le fatalisme n'est pas ma tasse de thé, je pense même que c'est plutôt la lutte contre le fatalisme qui est mon coté "bombe nucléaire", une des choses qui me mets facilement en colère.. tenter de m'imposer des choses dont je ne veux pas d'autant qu'injustice est fatalisme sont pour moi deux mots qui vont ensemble... oh tient donc Uranus est en balance dans mon thème ... (oui bon peut-être en vierge en sidérale)

En gros je me suis toujours demandé pourquoi il fallait avoir peur de certaine planète dans un thème... pourquoi ne serait-elle pas un atout si jamais elles avaient un message tout autre que celui que notre mental comprends quand il sert notre égo apeuré de tout ce qui peut le remettre en question.

La mythologie grecque m'a toujours semblé riche en ce sens, d'autant que son coté mélo-dramatique rend des concepts universels proche de l'humain.
Bien avant l'écriture généralisée, les histoires, les paraboles, les mythes ont toujours été riches de sens, de philosophie et de spiritualité pour les "incultes" au sens intello du terme.

Mythologie et astrologie m'ont toujours semblé être une carte propre à chaque locuteur des méandres de l'esprit humain.
Des concepts universels caché dans plusieurs sens qui se révèlent à notre conscience selon les images, les chemins et les liens que nous faisons.

Par exemple si je ressens mal l'opposition saturne-vénus c'est que l'image qui vient dans ma tête crée ce que je nommerais une "douleur spirituelle". il y a donc là forcément des conditionnements, un historique qui cherchent à se transmuter et qui appartient à mon inconscient, o mon passé, à mes blocages.
Peu importe la voie d'expression, tout comme les rêves, les maux de l'âme utilise les mots (@copyright Rigel-bisous.com) qui parlent à notre conscience.

Et même en astrologie il est peu souhaitable de s'enfermer dans un concept tout noir ou tout blanc d'un mot.

Je reste intimement persuadé qu'à chaque "noeud" il existe une porte honorable de sortie pour peu qu'on veuille bien saisir la bonne clef.

Oui c'est bien là quelque chose de crucial en astrologie: ne pas céder au pessimisme. Considérer ces aspects comme étant des éléments d'évolution, des noeuds existentiels plus que comme des vérités figées, et donc nécessairement sclérosées. Bon moi je dis ça c'est de la théorie hein lol parce que je ne parviens pas encore à avoir ce regard sur un thème (j'ai déjà énormément de mal à synthétiser un thème)

Loryan a écrit:En gros je me suis toujours demandé pourquoi il fallait avoir peur de certaine planète dans un thème...

Clair! Comme par exemple avoir peur de mars. Faut-il avoir peur de notre dynamisme, notre entrain, notre énergie et notre désir? Renier une planète c'est renier une partie de la psyché humaine.

Loryan a écrit:La mythologie grecque m'a toujours semblé riche en ce sens, d'autant que son coté mélo-dramatique rend des concepts universels proche de l'humain.

Ce qui me laisse dubitatif avec la mythologie grecque, c'est que ça tourne presque tout le temps mal. C'est plutôt pessimiste. As tu une idée de ce qu'on peut y comprendre à ce niveau là?

Pour ma part, je ne trouve pas la mythologie grecque pessimiste. On peut la considérer comme pessimiste si on s'en tient au récit lui-même, mais je pense que c'est un bon outil pour évoluer, qui nous apprend beaucoup de choses sur nous-mêmes, mais sans les expliquer, en parlant à notre subconscient.
La mythologie prend souvent une tournure tragique, parce que les passions sont exaltées et qu'elle touche à des choses fondamentales et profondes, dans l'être humain, dans la vie, dans le monde. Ce qui rejoint ce qu'a dit Loryan.
Ce sont des archétypes qui s'expriment, des puissances qui entrent en jeu et interagissent, donc forcément ce ne peut pas être léger.

Et il y a quand même des récits qui finissent bien. Par exemple Jason et les Argonautes, ou l'Odyssée. Ulysse ne retrouve certes sa femme qu'au bout de 20 ans d'absence (), mais ils ont acquis chacun de leur côté tellement de qualités qu'ils vivent ensuite un amour heureux. Il avait d'ailleurs été prédit à Ulysse qu'il connaîtrait une mort douce et heureuse.

Je ne sais pas trop pourquoi le coté dramatique de la mythologie grecque ressort plus que la comédie qui pourtant était tout aussi pratiqué.

Là dessus j'ai tout de même ma petite idée, qui n'est pas propre au grecque mais plutôt humaine.
Je pense qu'inconsciemment nous concevons plus la vie comme un drame qu'une comédie tout simplement parce que tout ce que nous y vivrons, créerons, aimerons aura "fatalement" une fin et que cela marque bien plus nos esprits que le rire qui est étrangement parlant semble être un éternel présent.
La condition humaine au sens de la vie terrestre est un drame annoncé, et j'ai souvent l'impression que cette lutte permanente à vouloir la sublimer est notre force d'évolution.
Peut-être que ce sont les "belles" histoires un peu dramatique qui traversent le temps, parce qu'elle nous appelle à réaliser nos rêves et peut-être à comprendre le sens de la vie.
Je ne pense pas que ce soit du pessimisme, je pense plutôt que la mythologie grecque pose des évidences. Il y a le cycle de l'homme-animal et il y a le cycle de l'homme-dieu. L'un alimente l'autre et avant de se poser de nouvelles questions il faut déjà essayer d'avoir conscience des premières et de leurs réponses.
Je crois que la civilisation grecque a beaucoup réfléchi sur le sens de la vie

Merci Lolo, c'est intéressant

Uranus céleste se rapproche de mon soleil natal.... la conjonction est proche.... ça va jumper