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La communication non-violente (ou CNV)

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Sophie
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La communication non-violente (ou CNV) - Page 2 Empty La communication non-violente (ou CNV)

Message par Sophie Jeu 29 Mar 2012 - 12:45

Rappel du premier message :

Ca risque d'être un peu long, je m'excuse par avance pour ceux qui aiment plutôt le concis Wink

La communication non violente est une méthode de communication, mais avant tout, de travail sur soi, inventée par Marshall Rosenberg, dont le constat est le suivant :
l'essentiel de notre communication, en l'absence de travail sur soi et de responsabilité de soi-même, est violente.
Qu'il s'agisse de violence ouverte (agressivité, insultes, cris), ou de violence larvée (chantage, manipulation etc...).

Nous savons très peu communiquer, avant d'avoir travaillé sur soi et son rapport aux autres, de manière non-violente.

La méthode de base de la CNV se décompose en quatre étapes.
Simples mais qui font vraiment travailler sur soi et sur un changement dans notre vision du monde et notre manière de l'exprimer.

Ce processus en 4 étapes est ce qui rend parfois cette méthode pénible à certaines personnes, qui trouvent cela scolaire, décomposé, et qui pensent qu'elles y perdront leur spontanéité.
C'est en partie "vrai" dans un premier temps, mais c'est faux à long terme.
On peut parfaitement communiquer spontanément tout en ayant intégré ces 4 étapes.

Les 4 étapes déterminent un "modèle de phrase CNV", même si on ne l'utilise pas pour communiquer avec les autres parce qu'on trouve ça scolaire, on peut de toute manière se l'appliquer en soi, et cela aide énormément à avancer dans la connaissance de soi et la responsabilisation.

Du coup ensuite, on peut communiquer de manière non violente, même sans forcément décomposer toutes nos phrases comme ça.

Cependant, face à certaines personnes très agressives ou en situation de tension extrême, revenir au processus de CNV est une aide considérable.

Exemple avant de rentrer dans les explications :

Je suis dans mon bureau tranquillement, une personne avec qui je vis se met à s'activer dans tous les sens, claquer les portes, et à faire beaucoup de bruit, ce qui me dérange énormément.

La phrase pas CNV du tout, "t'es vraiment ch.... tu peux pas faire moins de bruit ? je peux pas bosser là !"

La phrase CNV type : "Quand tu claques les portes, je me sens en colère, parce que j'ai besoin de calme pour travailler, pourrais-tu faire attention à faire moins de bruit ?"

La phrase CNV plus spontanée quand on a intégré le processus : "Je suis en train de travailler, j'ai besoin de calme, pourrais-tu faire moins de bruit s'il te plait ?"
Et on peut même si on le sent donner aussi de l'empathie à la personne, en lui demandant : "est-ce que tu claques les portes et que tu fais du bruit parce que tu te sens mal ? ou en colère ? as-tu besoin d'exprimer quelque chose ?"

Ca c'est si on s'en sent capable, ou si on a envie, parfois on n'a pas envie, ou on n'est pas disponible pour donner de l'empathie à quelqu'un, donc on se contente de formuler sa demande tranquillement.

La décomposition de la phrase c'est :
- Observation objective des faits ("quand tu claques les portes")
- Expression de ce que l'on ressent ("je me sens en colère")
- Expression de son besoin ("j'ai besoin de calme")
- Formulation d'une demande claire. ("pourrais-tu etc...")

Là ça semble simple.
Seulement il y a des subtilités.

Observer des faits objectivement est loin d'être aussi facile que ça en a l'air.
La plupart du temps nous mélangeons des faits et des suppositions ou des jugements / projections.

Une personne par exemple me coupe la parole :
si je lui dis "tu ne m'as pas laissé finir ma phrase", c'est un fait objectif.
si je lui dis "tu ne m'écoutes pas tu n'en as rien à faire de ce que je dis", c'est une projection subjective.

Exprimer un sentiment :

un sentiment en CNV est une expression qui n'implique pas l'action des autres "contre nous".
Dans ce que l'on appelle les sentiments en CNV, par exemple, on ne peut pas dire "je me sens abandonné", qui est un participe passé, et qui nous place implicitement en position de victime du comportement de quelqu'un d'autre. Si on se dit abandonné, c'est qu'on sous entend que quelqu'un nous a abandonné.

"Je me sens seul" est un sentiment en CNV.
Mais pas "je me sens abandonné".

Parfois on a besoin de passer par cette première expression du sentiment, pour ensuite reformuler et aller exprimer un sentiment réel.

Exprimer un besoin

De la même manière, un besoin n'implique pas les autres, un besoin est universel.
"J'ai besoin que tu fasses cela", ce n'est pas un véritable besoin.

"J'ai besoin d'aide", est un véritable besoin.
Cela est universel, avoir besoin d'aide ne définit pas d'exigeance vis à vis de l'autre, et ne porte pas sur lui la charge de satisfaire à nos besoins.

Les besoins peuvent être très concrets ou "abstraits", besoin de liberté, besoin de calme, besoin de silence, besoin de soutien, besoin de communication, etc etc etc.... il y en a un certain nombre, c'est un travail très profond d'aller vraiment toucher et nommer un besoin que l'on a à un moment donné.

Parce que cela nous permet aussi de commencer à voir comment soi-même on pourrait répondre à son propre besoin.
Donc de se responsabiliser encore plus, en agissant pour soi-même.

Exprimer un besoin nous place en position que nous vivons parfois comme de la vulnérabilité, de même qu'exprimer un sentiment.
C'est pourquoi aussi parfois on a du mal à rentrer dans ce type d'expression.

Ce qu'il faut comprendre c'est qu'en réalité, cela rend très "fort" en soi, d'exprimer ce que l'on ressent et ce dont on a besoin.
Parce que ça pose une lumière honnête sur toute communication.

Enfin, formuler une demande :

une demande doit être claire, et précise le plus possible.
Demander "pourrais-tu être plus gentil avec moi ?" ça ne veut pas dire grand chose.
C'est très subjectif et très généraliste.

La demande est comme l'observation des faits, plus elle est objective et claire, plus elle est respectueuse de l'autre, de soi, et a des chances d'être "efficace", c'est à dire que même si la personne n'y répond pas, au moins on l'a exprimée clairement, on n'a pas laissé planer de doutes ou obligé la personne à deviner ce que nous souhaitions.

La démarche d'écoute de la CNV est un processus comme je disais que l'on peut déjà appliquer en soi-même, avant même de chercher à la verbaliser avec d'autres personnes.

Si par exemple j'ai eu une interaction avec quelqu'un, et si je n'arrive pas à le fair en live, je peux reprendre ce qui s'est passé, et m'interroger à l'intérieur, sur les faits observés, mon sentiment, mon besoin, et la demande que j'aurais voulu formuler, ou que je formulerai à la personne après.

Lorsque l'on a intégré ce processus, souvent, on ne dit pas toutes les étapes, parfois on exprime directement la demande, parce que soi-même on a entendu et exprimé en soi, son sentiment et son besoin, donc si on ne ressent pas le besoin de dire tout ça à l'autre, on peut exprimer directement la demande.

Cependant, il faut comprendre aussi qu'accepter de se dévoiler un peu dans la communication est un cadeau que l'on fait à l'autre.
Quand on exprime son sentiment, on autorise implicitement l'autre à faire de même.
Idem pour les besoins.

Si je m'autorise à dire "j'ai besoin de calme", alors la personne en face va inconsciemment comprendre que les besoins sont une chose importante que l'on a le droit d'exprimer.

Donner de l'empathie.

Lorsque l'on connait bien ce processus en soi, on peut alors (et seulement alors, pas avant), parfois donner de l'empathie aux autres, quand on s'en sent capable et disponible.

Cela consiste non pas à empiéter sur ce qu'elle ressent, ni à le définir pour elle, cela consiste à se mettre en écoute (c'est possible quand on s'écoute déjà soi-même), et à poser des questions si nécessaire pour "débloquer" l'expression de la personne, pour qu'elle apprenne à ressenti en elle, et à se positionner.

Les questions doivent être ouvertes, tout en s'appuyant sur ce que la personne dit.
On reformule, et on propose quelque chose.
"Est-ce que de ce fait, tu te sens en colère ?"
Cela doit être ouvert, pas seulement dans la formulation mais dans l'état d'esprit que l'on émet en le disant.
Si dans sa tête on a déjà figé que la personne doit être en colère au vu de sa situation, on va "rayonner" cela et en fait on va émettre une question fermée même si elle est en apparence ouverte.

Cela doit être une vraie question, sincère.
Qui permette à l'autre en toute sincérité de répondre oui, ou non.
Le but n'est pas d'avoir raison, ou de démontrer qu'on sait vraiment très bien écouter ou lire entre les lignes.

On peut le faire avec des personnes qui ne connaissent pas spécialement la CNV, ça marche pareil, toute personne a des sentiments et des besoins, donc l'important c'est que soi-même on en soit conscient.

On peut aussi le faire volontairement et même demander une aide de ce type quand on connait des gens qui pratiquent l'empathie.

J'ai une amie, avec qui nous avons pris l'habitude, lorsque nous en avons besoin, de pouvoir se téléphoner, et exprimer clairement à l'autre : "je me sens mal, j'ai besoin d'empathie, est-tu disponible pour m'en donner ? maintenant, ou plus tard, si tu n'es pas disponible maintenant."

Là c'est très clair, quand on se place comme ça en conscience, on se place en écoute active, et empathique, évidemment quand la personne en face connait le processus et le demande explicitement, ça facilite énormément le travail.
Parce qu'en fait elle sait déjà ce qu'ella a à faire, et elle a simplement besoin de quelqu'un qui l'aide et lui "donne la réplique" en face.

Dernière chose concernant l'écoute et l'empathie.

Parfois dans la communication ou quand on vit quelque chose de difficile, on peut avoir vraiment besoin d'empathie et d'écoute réelle, et on peut avoir tendance à se victimiser un peu ou ruminer parce que les personnes autour de nous ne savent pas nous en apporter.

Déjà reconnaître ce besoin en soi est primordial.
Et ensuite savoir discerner et reconnaître, que lorsqu'une personne ne sait pas s'écouter elle-même et reconnaître ses propres ressentis, elle ne peut tout simplement pas donner d'écoute et d'empathie aux autres, c'est une incapacité.

Donc dans ces cas-là, il vaut mieux le reconnaître, sans juger pour autant la personne ou commencer à se dire qu'elle en a rien à faire de nous, ou autre, et chercher si l'on peut trouver cette empathie dont on a besoin, déjà en soi-même, s'en donner à soi-même, ou s'adresser à des personnes dont on sait qu'elles en sont capables.

Cela évite beaucoup de frustration et de rumination.

Avoir autour de soi des personnes qui savent réellement écouter est une chance aujourd'hui, et non un "dû".
La plupart des gens ne peuvent pas écouter, parce qu'il y a trop de bruit en eux, il n'y a pas de place pour écouter l'autre, ça ne sert à rien de leur demander de manière insistante ce qu'ils ne peuvent pas donner...

Pour finir, la référence du livre principal de Rosenberg qui explique la CNV :
La communication non-violente (ou CNV) - Page 2 9782707143815

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Message par ananie Jeu 27 Juin 2013 - 9:54

La communication non violente se veut non violente mais pas non agressive.

Si l'on ressent de la colère, la CNV implique que l'on emploie un ton qui exprime cette colère (mais pas de la violence qui vise à détruire ou à contrôler l'autre), sinon il n'y a pas de sincérité.

J'ajouterai aussi qu'à mon avis l'expression d'une juste colère peut-être utile face à quelqu'un qui nuit aux autres, emportés par ses émotions (qu'il n'accepte pas et ne reconnait pas) et qui n'est plus capable de se mettre des limites.

Mais lorsque quelqu'un est dans l'expression d'une blessure sans chercher à nuire à autrui, c'est surtout d'empathie et de compassion dont il a besoin.

Et tout cela se fait à mon avis assez naturellement si l'on est simplement dans l'acceptation de ce que l'on ressent, et pas dans la recherche de se conformer à une image idéal de "ce que l'on devrait ressentir".

A mon sens c'est avant tout cela que vise la CNV : la sincérité en reconnaissant et en exprimant nos besoins et ressentis (ce qui est une chose extrêmement rare dans ce monde).
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Message par Sophie Jeu 27 Juin 2013 - 9:58

Pour moi la CNV, comme n'importe quel outil ou technique, présente des inconvénients quand ça devient une religion, tout simplement.

Donc à mon sens cette remarque s'applique à tout les pratiques un peu codifiées, toutes les méthodes définies qui présentent un processus, une sorte de "moule" ou de "cadre" pour analyser les choses et pour agir (CNV, PNL, et j'en passe, je connais pas toutes les méthodes du genre mais bon, vous voyez ce que je veux dire).

Je me répète et j'insiste lourdement, mais à mon sens c'est vraiment essentiel : la CNV est un outil.

Dont l'intention de fond, émane de la prise de conscience que beaucoup de nos rapports et modes de communication sont violents, et je crois que l'apport très important de Rosenberg en ce domaine, (et il rejoint Salomé, ou d'autres gens comme ça, il n'est pas le seul à dire ça mais c'est important de le répéter et répéter encore), est que la violence n'est pas que dans l'agressivité justement.
Que parfois, souvent, toujours même : une manipulation subtile sur un ton doux, est plus violente qu'une colère assumée, exprimée honnêtement, et bien dirigée.

Il est vraiment intéressant de lire le début, la présentation de son livre : Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs.

Et je crois qu'il est vraiment important de ne pas réduire la CNV à l'outil un peu clé en main et un peu "scolaire" qu'elle propose pour s'exprimer.
Parce que la pensée et l'intention qui sous-tend la création de cette méthode de communication, est profonde et juste à mon sens.

Et à mon sens, par rapport à ce que tu dis Hirloe, ben justement, Rosenberg et la CNV ne vont pas du tout dans le sens de lisser les choses ou la vie, ou de réduire des événements traumatiques, ou bouleversants, ou autre (en positif comme en négatif) à des jolis mots gentils.
Pas du tout.
J'ai posté dans un ancien message plus haut l'interview sur le travail de Rosenberg avec des femmes violées.
Cela explique très bien sa manière de travailler, et y'a aucune notion de bisounours là-dedans.
Aucune notion de ménager tout le monde, et de lisser les relations, bien au contraire.

Pour moi l'intention de la CNV (et c'est pour cela qu'elle n'est pas la seule technique qui permet ça, parce que son intention rejoint l'intention de toute personne qui veut être juste, honnête, et avoir des relations saines) c'est que ce qui est dit soit surtout vrai.

Et si parfois le filtre de la technique est utile, particulièrement quand on a pas trop bossé sur soi, ou que l'on transige un peu facilement dans certaines situations avec notre mental, nos réactions émotionnelles pas bien gérées etc, c'est parce que ce filtre oblige, par une contrainte et une discipline, à vraiment réfléchir et écouter en soi si ce que l'on va dire est juste, ou bien si l'on a tendance à mélanger plein de trucs, genre jugements, ressentis, émotions, besoins, demandes, etc.
Et si l'on a tendance à mélanger les responsabilités de soi et de l'autre.
etc.

Donc pour moi ce que tu dis Hirloe, ne correspond pas à ce qu'est la CNV en réalité.

Après, que certaines personnes utilisent mal l'outil, pour en faire une stratégie d'évitement, ben... c'est possible. Mais à mon sens, si elles font ça, en fait elles ne font pas de CNV en réalité parce qu'elles n'en appliquent pas l'intention de fond mais seulement la technique de manière superficielle.



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Message par Sophie Jeu 27 Juin 2013 - 9:59

A mon sens c'est avant tout cela que vise la CNV : la sincérité en reconnaissant et en exprimant nos besoins et ressentis (ce qui est une chose extrêmement rare dans ce monde).

Oui voilà, on a posté en même temps Very Happy c'est ce que je développais dans mon post.

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Message par Sophie Jeu 27 Juin 2013 - 10:08

J'en rajoute une petite couche Laughing parce que j'ai à coeur vraiment que cette pratique ne soit pas réduite à un espèce de bête exercice scolaire qui ne servirait qu'à lisser le monde.

Exemple d'une chose que permet la CNV, dans la distinction des sentiments passifs ou plus profonds.
L'exemple du "je me sens abandonné", qui en CNV n'est pas un sentiment en fait.

On peut passer des années, à bloquer sur un truc comme ça, à dire que l'on se sent abandonné, et ne pas avancer du tout, parce que si cela se teinte d'un peu de victimisation même subtile, ça fait que même la manière dont on exprime ce qu'on ressent rejette la faute sur quelqu'un.

Et je parle d'un exemple très concret et précis, que je connais bien, justement pour montrer le processus.
J'ai pas avancé tant que je me suis "sentie abandonnée" par une personne proche de mon entourage.
J'ai commencé à avancer le jour où j'ai compris que je me sentais pas abandonnée, mais seule, triste, et un certain nombre d'autres choses, qui étaient la conséquence de certains actes de cette personne, que moi je vois comme un abandon, que je définis comme un abandon.
Mais l'abandon n'est qu'un mot, et en fait ça n'a pas d'importance au final, parce que ce que j'ai eu à guérir du coup, c'était des émotions beaucoup plus simples, profondes, et détachées de l'autre : sentir la solitude, sentir la tristesse, sentir la colère, sentir la peur, etc etc.

L'abandon, c'est le mot collé sur certains actes de la personne en question, cela permet de comprendre des choses, quand on pose un mot comme ça, c'est évident, mais si on s'arrête là et qu'on en fait un sentiment, là je crois qu'on n'avance plus, même si on croit avancer.

Idem pour le rejet par exemple.
On ne se "sent" pas rejeté, on est rejeté, ou pas. Et avec en plus la nuance et le discernement de savoir reconnaître du véritable rejet (venant de l'autre, clairement), ou bien quelque chose que l'on vit comme un rejet (projection de soi sur l'autre).
Et de cela découle des sentiments, des émotions -> par exemple le fait de se sentir nul ou mauvais, de ne plus avoir d'estime de soi, etc etc.


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Message par Sophie Jeu 27 Juin 2013 - 10:16

L'abandon, le rejet, le mépris, etc etc... ce ne sont pas des sentiments, ce sont des faits, des actes, qui peuvent être démontrés, explicités.
On peut en principe lorsque l'on est vraiment dans le discernement expliquer pourquoi quelque chose est un rejet, le rejet ça a une définition, et on peut relier des actes concrets à cette définition.

Et je pense d'ailleurs que ce genre de travail est très important dans un processus de guérison.

Si je vais beaucoup plus loin, pour reprendre l'exemple des femmes violées, une femme violée ne dira pas qu'elle se "sent violée" !! Ca serait totalement faux, ça serait dénier ce qu'a fait l'autre d'une part, dénier ses vrais sentiments d'autre part, et elle ne peut pas avancer avec ça.
Mon exemple est caricatural, et évidemment que dans le cas d'actes concrets, personne ne va dire ça "je me sens violé" alors qu'on l'a été physiquement.

Mais pour moi, c'est la même chose avec les blessures et les attaques morales et émotionnelles.
C'est lorsque l'on reconnait des faits, pour ce qu'ils sont, en étant bien clair dans ce que l'on met dedans, en pouvant l'affirmer et le dire clairement, que l'on exprime aussi les vraies émotions dessous.
Une femme violée ne se "sent pas violée", elle l'a été, mais par contre elle peut se sentir beaucoup de choses : sale, triste, en colère, malheureuse, moins qu'une merde, avoir honte, en morceaux, etc etc etc.

Et ce n'est qu'en contactant ces vrais sentiments qui ont été générés par l'acte lui-même qui porte un nom clair : le viol, qu'elle pourra guérir.

Il en est de même pour les blessures morales comme je disais à mon sens.
Il faut passer par la case "ceci est un abandon", "ceci est un rejet" parfois pour accéder aux émotions en dessous et pour comprendre ce qui s'est passé avec une personne par exemple, mais si l'on en reste là en en faisant un sentiment, alors on se réduit soi-même, et finalement on exprime des choses en rapport à l'autre uniquement, alors qu'en nous il y a beaucoup plus qui a besoin de se dire.

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Message par ananie Jeu 27 Juin 2013 - 11:16

Sophie a écrit:L'abandon, le rejet, le mépris, etc etc... ce ne sont pas des sentiments, ce sont des faits, des actes, qui peuvent être démontrés, explicités.
On peut en principe lorsque l'on est vraiment dans le discernement expliquer pourquoi quelque chose est un rejet, le rejet ça a une définition, et on peut relier des actes concrets à cette définition.

Et je pense d'ailleurs que ce genre de travail est très important dans un processus de guérison.
(...)
Il faut passer par la case "ceci est un abandon", "ceci est un rejet" parfois pour accéder aux émotions en dessous et pour comprendre ce qui s'est passé avec une personne par exemple, mais si l'on en reste là en en faisant un sentiment, alors on se réduit soi-même, et finalement on exprime des choses en rapport à l'autre uniquement, alors qu'en nous il y a beaucoup plus qui a besoin de se dire.
Merci.
C'est une précision très importante il me semble.
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Message par Sophie Jeu 27 Juin 2013 - 11:52

Ca me donne envie de créer différents posts d'ailleurs sur ce que c'est qu'un abandon, un rejet, etc etc.
Parce que justement, ce sont des choses que l'on ne définit jamais précisément, et qu'on prend un peu en bloc, sans regarder aussi les conséquences concrètes, et émotionnelles que ça peut avoir.
Par exemple un rejet, c'est repousser quelque chose ou quelqu'un loin de soi, c'est un acte agressif, une attaque, et c'est lié au fait de penser ou ressentir que ce quelque chose ou ce quelqu'un est mauvais pour soi.
Comme on rejette de la nourriture pas bonne.

-> Corollaire : quand on est rejeté, on peut par exemple penser plus ou moins consciemment que l'on est mauvais ou nocif pour les autres.
A voir aussi les émotions que ça peut toucher, de manière asez "universelle" mais aussi selon les gens et leur vécu.

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Message par Marie Mer 10 Juil 2013 - 14:38

Sifflote 2 bouquins intéressants à ce sujet (la CNV), pour ceux qui ont la carte F.Loisi. et qui ne savent pas trop quoi prendre :Razz  :

- Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) Marshall B. ROSENBERG(le même que celui que tu présentes au début Sophie) Very Happy 

- Cessez d'être gentil soyez vrai! Thomas d'ASENBOURG
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