Les quatre accords toltèques

Bon allez, me voilà repartie comme en 40 (à 80 ans je marmonnerai encore avec ma canne en tapotant sur la tête de mes "élèves"... et les quatre accords toltèques jeune homme ! )

Je voulais rassembler certaines notes dans un post dédié à ça.
Parce que j'en ai parlé ailleurs mais de manière disparate.

C'est pas une "bible", ça fait partie des enseignements des toltèques (qui étaient un peuple de connaissance, des "artistes" en fait, toltèque veut dire artiste.... de sa propre vie...), qui ont été transmis par Carlos Castaneda sous une certaine forme - moins claire - en premier lieu, et puis explicités vraiment par Don Miguel Ruiz au début des années 90.

Bon il y avait toute une histoire expliquant que les enseignements resteraient cachés pendant 500 ans, à partir de la conquête espagnole, et qu'ils ressortiraient au grand jour à la fin de cette période.

Voilà pour le contexte.

Que l'on y croie ou pas, ça change pas grand chose à l'efficacité des accords en question.

Les accords toltèques sont un ensemble indissociable de 4 "principes" de comportement, de positionnement, de maîtrise et gestion de son énergie, dans les rapports avec les autres, et avec ce premier autre qui est... soi-même.

Indissociables parce qu'on ne peut pas appliquer l'un sans appliquer les autres, ils sont interdépendants.

On peut disons consciemment "travailler" plus l'un à un moment donné, cependant il faudra pas s'étonner derrière si du coup on se trouve dans des situations où on doit aussi appliquer les autres.

Qu'est-ce qu'un accord ?

Un accord que l'on passe avec soi-même, c'est quelque chose, (un principe, une manière d'être, une croyance), à laquelle on adhère, à laquelle on donne son accord.
La plupart du temps, nous fonctionnons avec des tas "d'accords" dans le sens de croyances, mais que nous n'avons jamais conscientisé vraiment, et que nous n'avons jamais re-vérifiées, depuis le jour où nous les avons forgées et inscrites en nous.

Un accord est un principe de vie selon lequel on décide de vivre.
Et nous en avons tous, quoi qu'en disent certains
Sauf peut-être les êtres réalisés qui incarnent le divin totalement donc n'ont même plus besoin d'"accords" ou de croyances en quoi que ce soit, puisqu'ils sont, pleinement.

Il existe des accords conscients et libérateurs -> en principe c'est le but des accords toltèques justement ; et aussi des accords que l'on peut instaurer en soi dans un travail spirituel quel qu'il soit : par exemple chercher à agir dans l'amour le plus que l'on peut ; se respecter soi-même ; respecter les autres .....

Et puis il existe des tas d'accords nocifs, limitants, et qui pourrissent la vie plus qu'autre chose en fait.
Un peu comme des vieux bouquins moisis au fond de la bibliothèque, soit qu'on ne veut pas jeter parce que pour x raisons on y est attaché ; soit qu'on a carrément oubliés depuis le temps.

Les accords toltèques sont donc des principes d'organisation de l'énergie, et de positionnement individuel, dont le but est d'abord de faire le ménage des vieux accords moisis du fond de la bibliothèque, et de "remettre sa vie en ordre", dans le sens énergétique : voir clair en soi, voir clair dans l'ensemble de nos relations, et apprendre à savoir et sentir où est-ce qu'il est juste pour soi de mettre de son énergie, de son attention, et ce qu'il est juste pour soi de lâcher simplement.

Et puis ensuite ça devient des principes de comportement intégrés, dont on développe au fil du temps une meilleure connaissance, et dont on découvre les différents "degrés" d'application et de compréhension (je n'en ai pour ma part vérifié que quelques uns, mais selon mon intuition, il y en a une infinité, selon l'évolution de notre conscience en fait).

Les quatre accords

Je les résume évidemment, à leur expression essentielle. Il y a de quoi en écrire un bouquin mais... c'est déjà fait !
Donc je présente les points centraux.

Premier accord : Avoir une parole impeccable.

Impeccable signifie "sans pécher", contre soi-même, contre les autres.
Il s'agit de la maîtrise du verbe.

La notion d'impeccabilité renvoie aussi à la juste utilisation de l'énergie.
Ni trop, ni trop peu.
Avoir un discernement sur ce qu'il est bon, juste, et utile de dire, ou de ne pas dire.

Va avec ça le fait d'assumer sa propre parole.

Deuxième accord : En toutes circonstances, ne pas en faire une affaire personnelle.


Ceci ne veut pas dire que l'on ne se remet jamais en question évidemment.
(Au contraire même).

Ca signifie prendre conscience et appliquer dans ses réactions cette conscience que la réalité de l'autre lui appartient, que c'est la sienne, avec son vécu, ses blessures, ses projections etc etc..
De même que notre propre réalité est de notre responsabilité.
Donc si ce que l'autre dit me touche -> ne pas en faire une affaire personnelle c'est d'une part comprendre que ce qu'il dit émane de sa réalité ; et en même temps, voir pourquoi dans ma réalité à moi, ça touche quelque chose, ce qui peut amener une direction de travail sur soi.

Après, cet accord va beaucoup plus loin, mais là, mon expérimentation n'en est qu'à un stade "premier" disons, donc je parlerai pas du reste.

Troisième accord : Ne pas faire de suppositions


Sous-jacent : apprendre à poser des questions.

C'est l'accord qui régule le plus le fonctionnement du mental, qui a toujours tendance à chercher à combler les manques d'information lui-même, sans demander la véritable information à l'extérieur.
Parfois parce que nous n'osons pas ; parfois parce que nous préférons tout simplement camper sur notre interprétation de quelque chose, plutôt que d'écouter la réalité du vécu d'une autre personne.

Par exemple si l'on se place en sauveur, et qu'on aime bien ce positionnement parce qu'il nous conforte dans quelque chose, on n'aura pas du tout envie de demander aux autres s'ils ont réellement besoin de nous, on préfèrera rester dans cette idée, faire cette supposition, et baser ses actions là-dessus.

Une supposition est une illusion que l'on entretient, plus ou moins consciemment.
Sur soi-même, sur les autres, sur une situation....

Ne pas faire de supposition, c'est aussi rester dans sa propre tête et pas essayer de penser à la place des autres.
Et ça on le fait vraiment souvent je crois, même sans s'en rendre compte.... "pfff... il doit vraiment me trouver débile"..... C'est une manière de penser à la place de l'autre.
En général on attribue aux autres les pensées de notre propre mental, ou bien des choses de notre passé.

Ne pas faire de suppositions, c'est l'accord qui ouvre la possibilité d'une communication réelle avec les autres.
C'est à dire en pensant à sa place à soi, en les laissant penser à leur place à eux, en posant des questions, en écoutant les réponses, et en prenant acte de ce qui est, et non de ce que l'on suppose être.

Quatrième accord : En toutes choses, faire de son mieux, y compris dans l'application des trois accords précédents.

Notre mieux change d'instant en instant.
Un "mieux" n'est jamais défini de façon immuable. Cela dépend de notre état énergétique, psychique, émotionnel, physique....

Faire de son mieux n'a rien à voir avec de la complaisance.
La complaisance c'est en faire moins que son mieux de l'instant.

C'est probablement l'accord le plus difficile et le plus complexe à appliquer, alors que son expression en est la plus simple possible.
Parce que c'est un accord qui touche à l'impermanence, à la présence à ce que nous sommes ici et maintenant, on ne peut pas "mécaniser" cet accord, et l'on ne peut pas vraiment dans un instant savoir si on est dans notre mieux ou pas, du moins mentalement.
C'est en ayant l'intention de faire de son mieux, que l'on apprend à faire de son mieux.
Et que l'on apprend à ressentir - au-delà de la compréhension mentale - et à vivre cet accord de manière quotidienne.

C'est aussi un accord qui apporte la bienveillance vis à vis de soi-même.
Et c'est donc la clé de voûte des quatre, qui relie l'ensemble, et amène dans l'amour de soi.
Sans ce quatrième accord, les trois premiers pourraient facilement se transformer en code de conduite militaire, et même totalement "mental" finalement.
Ce n'est pas le but.

Le but c'est d'apprendre à maîtriser et gérer son énergie au mieux, pour soi, et donc en ricochet pour les autres, et pour tout notre environnement.
Etre à sa juste place, au niveau physique, émotionnel, mental, énergétique.

Voilà....

Dernière chose, pour rejoindre le post d'Ananie aussi sur l'étude, la réflexion et la pratique.
Ca s'applique vraiment bien ici, puisqu'il s'agit de principes spirituels, que l'on peut donc :
- étudier
- réfléchir, confronter, mettre en relation avec son propre vécu, etc...
- pratiquer, pour vérifier par soi-même leur effet, les comprendre mieux par un vécu intérieur etc...

Bon et puis pour finir, le bouquin c'est celui-ci :


Edit (Air) : J'ai changé la couleur des titres des 4 accords.

Merci de toutes ces précisions.

Ah merci pour ce post, j'avais lu et relu le livre, un des livres fondamentaux pour moi (avec Le Pouvoir du moment présent), et tout ce qu'il dit sonne complètement juste, mais je trouve qu'il aurait pu aller plus loin dans les explications et surtout les conseils de mise en pratique. Parce que par exemple, quand il dit que si un inconnu nous donne un coup de couteau, il ne faut pas le prendre personnellement, ne pas en souffrir et ne pas en vouloir à l'agresseur, je suis d'accord sur le principe, mais alors pour l'appliquer (mais bien évidemment j'aurais du mal à appliquer des cas beaucoup moins extrêmes)...

Ce qu'il explique, c'est en quelque sorte l'idéal d'application des accords.
Mais c'est clair qu'on n'arrive pas à ça tout de suite.

C'est un peu comme les principes de la CNV (Communication Non-violente) de Rosenberg.

Bon, Rosenberg lui-même, il est probablement capable de donner de l'empathie à quelqu'un qui viendrait l'agresser, mais la plupart d'entre nous n'en est pas là, et en plus lui ben ça fait des années qu'il travaille cela donc évidemment, l'expérience crée une force intérieure aussi pour appliquer ces principes.

Déjà les pratiquer sur des choses qui semblent banales, ça peut changer beaucoup de choses.
Et ça redonne plus d'énergie pour les appliquer à un "niveau plus élevé".

Pour ma part, ce sont aussi des points de repères qui me permettent de comprendre ce qui s'est mal passé par exemple dans une situation, ou une relation.
Je les utilise aussi rétrospectivement.
Par exemple si je réalise que je me sens frustrée -> et que je remonte en arrière et me rend compte que j'avais fait une grosse supposition et donc que je m'étais créé une attente, ben ça me permet de lâcher prise, de prendre conscience d'où vient cette frustration, et de laisser filer.

Oui, ce sont des idéaux, et c'est clair que c'est le travail de toute une vie, et encore.

Je ne crois pas que le but soit de devenir un champion des accords toltèques, comme de tout principe spirituel.
Ce sont des jalons, des repères sur le chemin...
Et effectivement, on peut y revenir toute sa vie, à des niveaux différents de sa propre conscience.

Ah bon ?

tres beau partage merci

Pour compléter la vision des accords toltèques, en relation avec la Roue de médecine :
http://www.forumspirituel.fr/t268-la-roue-de-medecine

Le premier accord est celui de l'aigle.
Avoir une parole impeccable c'est l'impeccabilité, la précision, et la vision élevée de l'aigle, qui sait aussi bien voir le plus petit détail en bas, que la vision depuis les airs.
La parole impeccable est donc celle qui est dans la finesse du détail, tout en étant "de hauteur", avec l'ampleur du vol de l'aigle.

Le deuxième accord est celui de la Souris.
Qualité de l'attention, ne pas en faire une affaire personnelle.
La souris ne fait pas une affaire personnelle de tous ces prédateurs qui lui tournent autour, elle vit sa vie, et s'occupe de ses affaires, elle est occupée de l'ici et maintenant, d'elle, de ses besoins de petite souris qui parcourt le monde en toute humilité et dans le respect de sa propre sensibilité.

Elle développe la finesse de jugement, et de perception.
Elle peut sentir, sans réagir de manière agressive ou défensive. De toute manière, la souris qui voudrait se battre contre le chat, elle perd.

La médecine de la souris apporte l'humilité, et la conscience de notre non-importance personnelle.
Donc... par voie de conséquence..... quand on ne se sent pas important, on n'a pas non plus l'impression que tout est dirigé contre soi, parce qu'on n'est pas le centre du monde.
Chacun a sa propre réalité.

Le troisième accord est celui du Bison.
Le lien est moins évident ici.
Le bison est la force d'abondance et de totalité, on est entier dans cette énergie.
Entier dans le monde, intègre, et intégré au monde, que l'on comprend dans sa globalité aussi.

Quel est le lien avec ne pas faire de suppositions ?

Dans la totalité et l'intégrité, aucune illusion n'a de place. Aucune supposition.
On ne recherche que ce qui est avéré, et l'on se nourrit de cela, et l'on nourrit cela.
La masse du bison ne laisse planer aucun doute, il n'y a pas de "peut-être" là-dedans.
C'est entier, massif, plein.

De même que nous sommes entiers, pleins, et "massifs", en l'absence de suppositions.

Dans le monde compris comme une totalité, on accepte aussi les vides ou les blancs, les absences d'information, sans se formaliser, sans chercher à remplir absolument le vide (ce qui est la fonction d'une supposition : remplir les vides).

C'est aussi le fait que le bison est relié à la sagesse, qui s'oppose à la supposition mentale, et à l'illusion.
Quand on cherche la sagesse, on ne cherche pas à se leurrer, ni à tricher avec soi ou les autres. On n'en a même plus le désir. Parce qu'on a vérifié et expérimenté que ça n'apportait rien. Ni à soi, ni aux autres, ni au monde dans son ensemble.

Enfin, le dernier accord est celui de l'Ours, à l'Ouest sur la roue de médecine.

Faire de son mieux, est l'énergie de celui qui accepte les rythmes, le sien, celui de la vie, celui de la nature.
L'ours hiberne en hiver, quand il est temps d'hiberner ; il sort à la belle saison, quand il est temps de sortir.
L'ours et le symbole du respect des cycles, et des rythmes.
En ce sens, il est aussi le symbole de "faire de son mieux en toutes circonstances".
C'est à dire avec ce qui est, sans rien forcer.

On ne peut pas faire que l'été soit en hiver, et réciproquement.
Quand on est fatigué, on ne peut pas faire en sorte de ne pas l'être ; quand on est plein de vie, on ne peut pas se prétendre fatigué.

Faire de son mieux, c'est donc aussi : ne pas chercher à façonner la réalité à notre convenance.
La notre, mais aussi celle d'autrui, et tout ce qui nous entoure.

Super idée la mise en relation entre les deux, merci !